Le risque de feu de forêt touche l’ensemble des communes du Var depuis très longtemps, et tous les spécialistes conviennent aujourd’hui que le contexte de réchauffement climatique provoque une forte augmentation de la sévérite et du nombre des feux, ainsi qu’un allongement des périodes de risques. Pour l’horizon 2050, il est prévu une augmentation globale de 30 %, qui pourrait atteindre 80% dans le bassin méditerranéen avec une multiplication de feux « hors-normes » contre lesquels le modèle Français de lutte est désormais jugé insuffisant, particulièrement au niveau des enjeux humains, environnementaux et économiques.
Si la Forêt couvre 30% du territoire métropolitain avec ses 17 Millions d’hectares, sa couverture dans le département du Var dépasse les 75 % si l’on inclus les garrigues et maquis.
Constitué de presque un demi-million d’hectares d’espaces naturels très combustibles, le Var est donc extrêmement vulnérable aux incendies; ce d’autant que ce risque est aggravé par plusieurs facteurs défavorables:
– Climatiques: sécheresse, fortes chaleurs, faible hygrométrie et vents forts, rendent la végétation fortement inflammable et combustible.
– Topographiques: les massifs forestiers contigus facilitent le passage du feu, tandis que le relief tourmenté accélère le feu avec de nombreux effets de pentes et venturi.
-Anthropiques: Les nombreuses constructions et infrastructures au contact des massifs, augmentent le risque d’éclosion des incendies dont l’origine humaine est 90%.
Toutes les communes du Var sont ainsi exposées au risque « feu de forêt », et le débroussaillement fait partie intégrante de la défense des forêts contre l’incendie.
Les feux majeurs de 2021 et 2022 nous rappellent l’importance du risque d’incendie de forêt et de végétation. Le changement climatique intensifie ce risque : la saison des feux s’allonge et le risque s’étend progressivement dans de nouvelles régions. Pour prévenir ce danger, le débroussaillement des terrains et des abords des habitations est la meilleure des protections pour les personne, les biens et la nature environnante.
Le débroussaillement est la ceinture de sécurité d’une habitation face aux feux : il limite leur propagation et facilite l’intervention des sapeurs-pompiers.
L’urbanisation galopante imposée par le doublement de la population du Var lors de ces trente dernières années viens très fortement aggraver un risque qui concerne l’ensemble des communes Varoises, dans un département déjà durement touché par la sécheresse et le réchauffement climatique. En 2022, un groupe d’experts du GIEC alerte dans son sixième rapport d’évaluation, sur une hausse de 50% de la probabilité de « feux de forêts de portée catastrophique » et d’une augmentation des surfaces brûlées de 80% d’ici à 2050
Il est également prévu une multiplication des feux « hors normes », comme celui de Gonfaron en 2021, qui à démontré un modèle Français de lutte désormais jugé insuffisant pour assurer une lutte efficace contre un incendie qui a établit des records inédits:
– 6832 ha brûlés sur 9 communes impactées
– Une propagation fulgurante: 21 km en 6 heures, avec des vitesses de pointe à 7 Km/h.
– Projections de millions de brandons enflammés générant des sautes de feu > 1 Km.
– Arrêt de la progression du feu la première nuit, lié principalement à une rotation du vent due à l’instauration de brises marines chargées en humidité, sans lesquelles les communes très urbanisées de la Croix Valmer et Cavalaire auraient été fortement impactées.
– Dommages humains: 2 décès
– Dommages aux biens jamais vus: 434 bâtis impactés dont 130 complétement détruits.
– 90 % des constructions détruites n’étaient pas protégées par un débroussaillement réglementaire, conformément aux préconisations de l’Arrêté préfectoral du Var.
Il est donc plus que jamais urgent d’anticiper et mettre en œuvre une protection efficace des personnes et biens !